12 december, 2009

In welke zin zowel laïcisme als islam tegenstanders zijn van de schieding van kerk en staat

Grégory Solari in "Les minarets, porte-voix de la laïcité ?", http://www.libertepolitique.com/liberte-religieuse/5717

En ne mettant pas suffisamment en lumière la spécificité du rapport du christianisme avec la Cité, le champ est ainsi abandonné à deux interlocuteurs : d’un côté les musulmans, dont la religion ignore la séparation entre religion et politique ; de l’autre les radicaux (ou en France les partis de gauche), dont le laïcisme exclut la croyance religieuse du politique. Deux interlocuteurs antagonistes, mais qui se retrouvent paradoxalement du même côté en face du christianisme.

Pour tous les deux, la distinction évangélique des deux ordres – « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » – n’a pas lieu d’être. Car, ou bien les deux domaines sont fusionnés (islam), ou bien l’un des deux est exclu (laïcisme). L'éditorial de Libération du 30 novembre est un bon exemple de cet état d'esprit. « Le vote de la honte » : en jouant la carte de la tolérance religieuse, l’islam est un moyen de relativiser l’enracinement chrétien, proche ou lointain, des institutions politiques françaises ou européennes, et aussi de densifier leur identité laïque au moment où la ligne du journal peine à maintenir sa pertinence dans un paysage culturel en recomposition.

Mais c’est un jeu dangereux, car si la séparation des pouvoirs politique et religieux a été rendue possible en Europe, c’est parce que le christianisme, en respectant l’ordre naturel dans sa légitimité propre, l’avait déjà rendue concevable.

La fragilisation de la religion chrétienne peut paraître une bonne nouvelle aux yeux des descendants des Lumières. En réalité, c’est leur propre position qu’ils fragilisent. Car l’appel à la raison seule ne sera d’aucun secours face à un islam pour lequel rien n’échappe à l’emprise du religieux. Si les valeurs défendues par les radicaux ont un avenir, c’est dans le christianisme qu’elles trouveront demain, comme hier, leur allié naturel. S’il faut louer l’initiative de l’UDC pour une chose, c’est de remettre en lumière ce paradoxe salutaire.

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